Je me sens déphasée, si loin de l’univers
Où j’échangeais, émue, des idées et des rêves.
C’était au temps jadis, quand nous disions des vers,
Ressentant l’énergie d’une abondante sève.
Je ne veux plus prétendre et sembler satisfaite
En acceptant d’aller où je suis invitée,
Souvent par politesse, au moment d’une fête.
Lors, je vais refuser avec civilité.
Je passerai Noël, au creux de ma maison,
Sereine, sans regrets, comblant ma solitude,
En me remémorant les lointaines saisons,
Mon allant, mes désirs, mes folles certitudes.
Je penserai longtemps à ceux qui m’ont aimée,
Qui m’entouraient de soins empreints de leur tendresse.
Aucun ne reviendra sous mon toit désormais;
Leurs propos, cependant, m’arrivent en caresses.
Ils songeront à moi, en mon nid calme et doux,
Seulette mais joyeuse, en ce jour d’allégresse.
Sans doute seront-ils chantonnant sous le houx,
Soucieux d’oublier les causes qui agressent.
29 décembre 2006
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